Colloque international organisé par la Faculté de Sciences sociales, d’Économie
et de Droit (ICP), le Réseau philosophique de l’interculturel (ICP), l’Université de
Strasbourg (Laboratoire de Théologie catholique et Sciences religieuses, UR4377), l’Institut pour la Philosophie interculturelle de la religion (Université de Vienne).
Face aux processus contemporains de mondialisation, la civilisation occidentale (sous son double aspect de la science moderne et de la démocratie) est devenue de plus en plus un objet de réflexion ambivalent. Les évaluations positives, critiques et/ou culturalistes de cette civilisation font désormais partie intégrante des théories post- et dé-coloniales ellesmêmes,
qui révèlent la nécessité d’une discussion interculturelle sur les multiples configurations de la modernité. Le défi théorique qui se pose ici consiste dans la possibilité de légitimer une communauté rationnelle entre différentes civilisations modernes, une communauté qui sauvegarde les sphères de la science, de la politique et de l’économie à la fois des particularismes identitaires et de l’universalisme abstrait.
En tant qu’aspect central de la modernité occidentale, le christianisme est également invoqué comme un phénomène qui témoigne des transformations actuelles de la relation entre les civilisations. En étant à l’origine une contamination entre deux cultures (juive et gréco-romaine), l’histoire du christianisme peut être vue à la fois comme un processus dialectique dans lequel l’Occident se déconstruit en s’ouvrant à des configurations toujours plus étendues de sa tradition et comme une violence épistémique qui impose l’absoluité de certaines catégories du divin, de l’homme et du monde à d’autres
cultures. Ce constat vient s’amplifier du fait des récentes enquêtes sur le rôle clé joué par la Renaissance et les missions dans la formulation du concept de modernité. Il en résulte que le christianisme doit être réinterrogé en tant qu’agent des processus parfois ambivalents de globalisation (J. Casanova), de dé-limitation (H. Schelkschorn) et de dé-coïncidence (F. Jullien). Ce colloque international vise en particulier à comprendre si et comment les penseurs ou les idées du christianisme ont contribué, et contribuent encore, à un discours global sur la modernité basé sur le dialogue mutuel entre les traditions philosophiques et religieuses occidentales et non-occidentales. Conçue comme une réflexion interdisciplinaire entre philosophie, théologie et science politique, cette manifestation scientifique marque une première et significative collaboration entre des centres de recherche germanophones et francophones sur l’interculturel.
Ouvert à tous, en présentiel ou distanciel, sur inscription obligatoire
Pour participer en présentiel, pensez à présenter votre billet imprimé ou sur votre smartphone à l'entrée de l'ICP, au 74 rue de Vaugirard 75006. Veuillez-vous présenter au moins 15 minutes avant le début de l'évènement en salle des Actes.