Peut-être avez-vous déjà vu cette archive, ce reportage tourné au milieu des années 80 dans le parc Josaphat, à Bruxelles. On y aperçoit des vieilles dames en train de raconter leurs mésaventures, entre rires et souvenirs, tandis qu’un petit blond bedonnant y glisse, avec une conviction peut-être plus entendue que réellement comprise, que « avant, c’était un très beau parc ici » mais qu’aujourd’hui « c’est pleins marocains et tout ». Une scène qui, derrière ses airs anodins, révèle une nostalgie teintée de préjugés et une histoire bien plus profonde…
À travers "Avant c'était un très beau parc ici", Ismaïl AKHLAL et Oussama BENALI nous plongent dans le récit fascinant de cette Belgique multiculturelle depuis l’après-guerre jusqu’à nos jours. Le spectacle explore toutes les époques, depuis les accords de main-d’œuvre de 1964 avec le Maroc et la Turquie jusqu’aux réalités contemporaines, à travers des récits vivants, drôles et profondément humains. Fruit de recherches et d’une documentation minutieuse, chaque scène puise dans des histoires réelles pour brosser un portrait authentique et touchant de cette aventure migratoire. Ces récits nous rappellent les défis que cette première génération d’immigrés a dû affronter – et comment ils ont, malgré tout, su préserver leurs espoirs et leurs rêves pour une vie meilleure en Belgique.
Avec humour et émotion, "Avant c'était un très beau parc ici" revisite les thèmes universels et profonds de la discrimination, du racisme, et de l'intégration, tout en questionnant la place de leurs enfants aujourd’hui, ces « drari » devenus adultes, à cheval entre deux cultures. Le spectacle rend aussi hommage aux épouses et aux mères, ces figures de la “génération sacrifiée,” et à tous ceux qui ont marqué, à leur façon, l’histoire belge contemporaine. Un spectacle sincère, puissant et émouvant, où le parc Josaphat devient le symbole de ce dialogue entre passé et présent, entre héritage et avenir.