Nantua fest : nature et météo au coeur de l’Ain
À quelques jours de la fin du festival, quel est ton ressenti, sur cette nouvelle édition ?
Nous sommes super contents de ce qu'on a pu proposer. On a mis des gros moyens dans la scénographie et la décoration, et ça a vraoiment rendu comme on l’espérait. Forcément, c'est un peu nuancé par la météo qui a freiné quelques personnes sur le début du week end. Mais finir en beauté le dimanche avec Niska en tête d'affiche, c'était génial. Nous avons presque fait complets sur cette journée, ce qui est vraiment cool. Et très bons retours de tous les artistes, les festivaliers, les festivalières, les techniciens… une édition positive pour nous.
Le festival a fait quasiment complet tous les jours, c’est votre plus grosse fréquentation depuis le début. Qu’est-ce qui a fait le succès de cette édition ?
C'est assez compliqué de dire vraiment, mais je pense que l'âme du festival joue pour beaucoup. Nous sommes un festival à taille humaine et essayons de mettre les petits plats dans les grands. Il y a une grande famille de bénévoles, des gens qui viennent pour aider, depuis le montage jusqu’à la fin du démontage. Ils sont au taquet, je pense que ça se retransmet chez les festivaliers. Ils passent un bon moment dans un cadre vraiment bienveillant. Les gens reviennent d'année en année.
Vous avez une grosse programmation artistique cette année. Avec l'augmentation des cachets artistiques et l’inflation, comment vous avez réussi à adapter votre budget pour proposer cette programmation ?
À ce stade, nous n'avons pas encore fait le bilan, on ne sait pas si nous rentrons dans nos frais. En ajoutant une troisième journée au festival, nous avons augmenté notre budget. Nous nous sommes cantonnés à des artistes qui étaient accessibles ou qui souhaitaient jouer le jeu. Nous ne sommes pas vraiment partisans de cette inflation qui n'arrête pas depuis trois ans. Et du coup, nous travaillons avec les productions qui acceptent de jouer le jeu sur les petits festivals. Nous accueillons du mieux que nous pouvons les artistes, notre catering est incroyable, le cadre est fou, mais derrière, nous avons 5000 festivaliers. Nous ne pouvons pas lâcher des cachets de festivals de la taille de Garorock.
Pour d'anticiper une baisse de fréquentation ou des ventes en dernier moment, pour s'assurer la meilleure réussite financière, comment s'y prendre ?
On a fait beaucoup de choses par nous mêmes. Nous avons énormément de partenaires qui nous ont soutenus, que ce soit sur les impressions pour la communication, sur les créations de décoration ou les structures. Par exemple, une scierie locale nous a prêté du matériel qui nous a permis de faire des pergolas. Enfin, nous avons essayé de communiquer du mieux possible en amont pour développer le plus de billetterie le plus tôt possible. En ce sens, avons créé une "billetterie confiance" en août, elle était sold out en deux jours, c'est énorme. Je pense que la fidélisation via le fait de créer cette ambiance proche et cool fait que les gens nous suivent.
Le Nantua Fest est un événement pluridisciplinaire. Qu’est-ce qui vous différencie à tes yeux des autres événements qu'on peut avoir dans la région ?
Cette dimension plus sport la journée nous aide à ajouter un petit plus. Tous les gens qui vont venir au festival qui la journée, plutôt que de rester au camping, peuvent profiter des animations gratuites et voir des shows qui sont assez incroyables. Pour te dire, nous avions parmi nous la personne qui a gagné les X Games en 2007 par exemple, qui était là. D'un autre côté, certaines personnes n'ont pas prévu en premier lieu d'aller en soirée au festival, par exemple s'ils ont des enfants, mais qui souhaient venir découvrir l'événement. Ils viennent sur la partie sport, et parfois, se laissent tenter pour nous rejoindre en début de soirée.
Pour assurer une réussite progressive d’un festival, faut-il penser seulement à l’édition à venir ou voir beaucoup plus à long terme ?
Quand nous avons lancé le festival, nous avons créé une stratégie à cinq ans. Maintenant que nous sommes à la troisième édition, nous commençons à réfléchir à une stratégie sur les cinq prochaines années. On anticipe à chaque fois, que ça soit sur notre DA, sur la dimension de notre festival, si on veut grossir, rester comme on est, si on veut amener des nouvelles choses, ou nous améliorer. Un point que nous souhaiterions d'ailleurs améliorer, c'est l’éco responsabilité. On a fait un joli pas et nous allons continuer à développer ce volet tout au long de l'année. On fait des des transversales, c'est à dire des actions, des master class chez les lycéens, des visites également aux collégiens pour leur présenter les métiers de l’événementiel. Nous ne souhaitons pas juste poser une scène sur un stade pendant trois jours, mais vraiment donner un sens pour plein de personnes autour et sur une période bien plus longue que la simple durée du festival.
Votre festival se situe à Nantua. Avez-vous senti que les festivaliers venaient beaucoup en voiture ? Quelles sont les méthodes pour limiter l'empreinte carbone des festivaliers ?
Nous avons mis en place un groupe de covoiturage pour limiter au maximum les transports individuels. Nous sommes également entré en contact avec une société pour mettre en place des navettes notamment depuis Lyon et Bourg en Bresse, ce qui n'a pas pu se faire cette année. Beaucoup de nos festivaliers sont venus en train ou en bus, surtout depuis Bourg en Bresse, ce qui nous pousse à essayer d'accionner un partenariat avec la SNCF. Enfin, nous avons développé un partenariat avec Leo&Go, une plateforme de location de voitures à plusieurs, pour inciter les gens à venir ensemble sur le festival..
De manière générale, comment l'impact écologique d'un festival qui se situe loin d'une grande ville et qui grossit en fréquentation ?
Déjà, la carte des boissons et de l'alimentation a une importance capitale. Nos bières sont 100 % locales, et notre coca est produit par un brasseur de Nantua qui produit en fut, ce qui nous permet d'éviter le plastique. Notre carte snack est également composée à 80 % de produits locaux. D'un autre côté, nous faisons de la sensibilisation, que ce soit pour venir et sur place avec la manière de consommer. Nous avons une brigade verte et des stands de sensibilisation les gens au respect du site et de leur empreinte carbone, sachant que nous sommes dans un site naturel.
Comment avez-vous développé votre brigade verte ?
Elle fait partie d’une action avec un lycée. Notre brigade est composée de personnes qui font des maraudes pour la collecte des déchets, pour s'assurer du bon tri, ramasser tout ce qui traîne par terre, notamment les mégots qui polluent énormément. Et ensuite, la brigade a une présence sur le camping et sur les sites, pour sensibiliser les gens, faire des petits stands d'animation, des affiches, de la sensibilisation. Nous souhaiterions aller encore plus loin, proposer petites activités, par exemple créer des choses en broyant des carton dans un broyeur à vélo. Nous nous réunissons déjà avec des industriels du coin pour créer ce genre d'animation qui fait qu'il y a certains sites vraiment à aller les recycler.
Comment as-tu senti l’évolution avec Billetweb, sachant que nous collaborations depuis quelques années ?
Depuis le début, ça se passe bien. Le suivi sur le cashless est très bon, dès qu'on a des questions ou qu'on veut mettre en place des nouveautés, il y a une réactivité qui est parfaite pour nous. Depuis le premier jour, ça s'est bien passé et j'ai pu sentir des évolutions, notamment avec le Pass Culture. C'est un gain de temps de dingue pour les festivals.