Qu’est-ce qu’un cachet artistique ?
Le cachet : le mode de paiement des artistes
Lors de représentations artistiques, les artistes programmés sont généralement payés sous forme de cachets. D’après Artcena, “Le cachet est un mode de paiement forfaitaire du temps de travail, et non en fonction du temps de travail effectif. Son montant est fixé dans lesdites conventions collectives.”.
En effet, il est très difficile de calculer réellement le temps de travail consacré à la réalisation d’une prestation artistique. Sur scène, le public assiste peut-être à une représentation d’une durée concrète, mais combien de temps a t-il fallu à l’artiste pour être capable de réaliser ce spectacle ? Est-il réellement possible de calculer le temps consacré à cette préparation ?
Le cachet comprend donc le tarif négocié pour la prestation artistique réalisée. Sachant qu’entre les temps de préparation, mais aussi de trajets pour se rendre à l’événement, il est difficile voire impossible de définir une durée concrète à rémunérer, comme ce serait le cas pour un contrat en CDD.
Aux yeux de Pôle Emploi, et notamment en rapport avec la question de l’intermittence du spectacle et des 507 heures annuelles à atteindre, un cachet équivaut à 12 heures travaillées.
Le cachet : la rémunération de l’artiste seulement ?
Le cachet artistique représente la rémunération de la prestation artistique. L’artiste, très souvent, voyage avec une équipe : techniciens son et lumière, manager, road manager… Les rôles et le nombre de personnes peuvent varier en fonction de la taille de l’artiste. Également, les artistes ne sont pas tous en solo.
Le cachet artistique est la rémunération allouée à la réalisation du spectacle. Il convient à l’artiste, en fonction des accords et des contrats négociés avec son équipe, de reverser une partie de son cachet aux personnes avec qui il collabore. Par exemple, une rémunération pour un manager correspond souvent à une somme comprise entre 15% et 20% des gains totaux de l’artiste.
Les organisateurs débutants peuvent parfois s’étonner de voir des cachets avoisiner plusieurs milliers d’euros. Sans parler de l’inflation, en partant du principe que l’artiste devra déduire une grande partie de ce cachet à son équipe, sans parler des cotisations sociales, la somme lui revenant au final n’est évidemment pas aussi élevée que le cachet négocié à la base.
La négociation du cachet
En fonction de la taille de l’équipe, il revient au booker ou au manager de l’artiste de négocier le cachet artistique avec l’événement. Dans le cas d’artistes de taille plus modeste, il peut être amené à négocier par lui-même son cachet.
Il convient dans un premier temps de prendre en compte les différents coûts alloués à la rémunération de l’équipe, comme explicité précédemment. Un artiste travaillant avec neuf personnes devra logiquement négocier un cachet plus élevé que l’artiste seul sur la route.
Plusieurs types de négociations sont possibles :
- Cachet net : Il s’agit d’une somme négociée, qui est la seule que recevront l’artiste et son équipe. Ce sont donc ces derniers qui devront prendre en charge leur propre transport et leur propre hébergement.
- Cachet tout compris (ou cachet “all-in”) : Il s’agit d’une somme également négociée. Dans ce cas, c’est l’événement qui prend en charge, en plus de la rémunération pour la prestation, les frais de transport, de catering et de logement.
- Cachet avec frais de transport : comme le nom l’indique, le cachet négocié correspond à la somme allouée à la représentation. Dans ce cas, les frais de transport sont également remboursés par le festival, mais pas spécifiquement le logement.
D’autres types de négociation sont possibles. Par exemple, l’événement peut prendre en charge le transport mais pas l’hébergement, ou vice-versa, voire ne rien prendre en charge du tout.
En ce sens, l’artiste et son équipe doivent bien connaître la valeur du spectacle proposé, afin de proposer la somme adéquate qui leur permettra de s’y retrouver à la fin de la prestation ou à la fin de la tournée. Il existe également une marge négociable acceptable par l’événement notamment en fonction de sa taille et de son budget.
Il est conseillé dans ce cas de réfléchir à une fourchette haute et à une fourchette basse pour ce cachet à négocier. La fourchette haute correspond à la somme souhaitée par l’artiste et son équipe, lui permettant d’être confortable au niveau du budget. La fourchette basse est la somme minimum acceptable par ces derniers pour assurer la représentation sans y être perdant financièrement ou sans être incohérent par rapport à sa valeur.