Eternal Sunshine of the Spotless Mind (2004) nous plonge dans un univers semblable au nôtre, où il est non seulement possible, mais presque ordinaire, d’effacer de sa mémoire les souvenirs d’une histoire d’amour malheureuse. Joel et Clémentine vivent tous deux cette expérience, chacun de leur côté. Cependant, au cours de la procédure de Joel, les événements prennent une tournure inattendue. Tandis qu’il revit une dernière fois ses souvenirs les plus précieux avec Clémentine, il prend conscience de son erreur et tente désespérément de résister à l’effacement. 
 

Ce film, magnifiquement interprété par Jim Carrey et Kate Winslet, ouvre plusieurs pistes de réflexion philosophique. Tout d'abord, comme le suggère son titre, il interroge la valeur d'une existence expurgée de ses plus grandes joies, dans le but de se délester du poids du remords ou de la nostalgie du passé. Il soulève ensuite la question fondamentale de l’identité personnelle : dans quelle mesure notre identité ne se construit-elle pas précisément à travers les souvenirs de nos expériences passées ? Enfin, cette histoire nous amène à réfléchir à la notion de déterminisme, en suggérant l’inévitabilité de certains événements et, en l’occurrence, de certaines histoires d’amour, aussi imparfaites et tumultueuses soient-elles.