À plusieurs égards, La corde est un film paradoxal. Hitchcock, le théoricien de la segmentation et du montage, réalise un film d’un seul plan : un maximum de fiction pour un maximum d’immersion. En plus, le maître du suspense nous révèle dès la bande d’annonce l’avant et l’après, les meurtriers et la conclusion, transgressant toute règle du genre. En mettant en scène un meurtre gratuit dont le mobile est éminemment théorique, il montre en 1948 comment l’esthétisation du crime cache à peine la banalité du mal.
Ainsi faisant, il nous interroge davantage sur notre propre moralité : l’œil que nous sommes via la caméra, avec ses mouvements un petit peu surhumains, fait-il de nous des témoins ou des complices silencieux ? Quel est notre positionnement là où toute empathie est impossible ?
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