Auditorium Claude Debussy
24 rue de la Chancellerie, Versailles
L’écriture de la Première Symphonie en ut mineur de Johannes Brahms s’étale sur près de vingt ans. Ebauchée dès 1854, lors d’une rencontre avec Robert et Clara Schumann, l’oeuvre n’est achevée que deux décennies plus tard entre 1874 et 1876. Une longue gestation qui s’explique par un sentiment ambivalent de fascination et d’appréhension que ressent Brahms à l’égard du genre symphonique. Après Beethoven et Schumann, Brahms n’est pas un symphoniste par nature et aborde ce genre tardivement. Pour se rassurer, il joue d’ailleurs chacune de ses symphonies au piano en avantpremière à un groupe d’amis proches.
En 1873, le succès de ses Variations sur un thème de Haydn pour orchestre lui redonne confiance. Brahms sort ses esquisses du tiroir et, timidement, poursuit la composition. À sa création, le 4 novembre 1876 à Karlsruhe, l’oeuvre est saluée par plusieurs critiques qui la rapprochent des symphonies de Beethoven. Certains l’ont même surnommée la « 10e symphonie » !
Alors que la mode était à la « musique à programme » des romantiques tardifs et que Richard Wagner composait ses derniers opéras, la Première Symphonie de Brahms marque un retour à la grande symphonie classique en quatre mouvements : I Un poco sostenuto – Allegro introduit une atmosphère sombre et tourmentée ; le second mouvement Andante sostenuto est un mouvement plus chaleureux, plus tendre qui comprend, dans la seconde moitié, un violon soliste ; III. Un poco allegretto e grazioso est le mouvement le plus court et comporte un solo de clarinette, instrument de prédilection du compositeur ; de forme sonate, le quatrième et dernier mouvement Adagio – Piu andante – Allegro non troppo, ma con brio – Piu Allegro est célèbre pour son thème principal proche de celui de la Neuvième Symphonie de Beethoven.
Direction : Bernard Le Monnier