En Chine, le serpent est un animal symbolique qui se rencontre dès les premiers témoignages de l’art et de l’écriture chinois et continue de marquer la culture aujourd’hui. Dans les inscriptions sur os d’animaux et carapaces de tortue (jiaguwen) et les inscriptions sur bronze (jinwen) datant de l’époque antique (dynasties Xia, Shang et Zhou, 3e-1er millénaires av. J.-C.), il se présente sous une forme ondulée, simple ou double, qui vient du serpent naturel et à laquelle le dragon, symbole des empereurs, emprunte sa forme. Il est présent dans la mythologie chinoise, qu’on connaît à travers le Livre des monts et des mers ( Shanhaijing), avec le mythe de Fu Xi et Nü Wa, deux personnages à tête d’humain et corps de serpent qui sont entrelacés et sont à l’origine de la civilisation et de l’humanité. Il a donné naissance aussi à des légendes variées dont la plus célèbre est celle du Serpent Blanc, l’histoire d’un serpent qui se transforme en femme, tombe amoureuse d’un jeune homme et lui donne un fils. De tous ces témoignages il ressort que le serpent est un animal situé entre deux mondes, qui incarne la transformation, la force de la vie, la fertilité et la prospérité. C’est pourquoi on lui rend un culte dans toute l’Asie orientale. Dans le zodiaque chinois, il se situe juste après le signe du Dragon et est perçu comme un « petit dragon ».
Conférencier :
LI Xiaohong, maître de conférences à l’université d’Artois, membre de l’Axe Orient - Occident du Centre de Recherche Textes et Cultures (EA4028) à l’université d’Artois, membre du Centre de recherche sur l’Extrême-Orient de l’université Paris - Sorbonne (CREOPS, Paris IV). Auteur notamment de 《Céleste Dragon, Genèse de l’iconographie du dragon chinois》, éditions You Feng, Paris, 2000 (prix Stanislas Julien de l’Institut de France - Académie des Inscriptions et Belles Lettres, en 2001).