La Fontaine autrement. Contes qualifiés, à l'époque, d'indécents, triviaux, et qui finalement furent interdits.
Jean de la Fontaine, auteur des célèbres Fables, a également écrit de nombreux contes qualifiés, à l'époque, d'indécents, triviaux, et qui finalement furent interdits.
Mais pourrait-on aujourd'hui encore en être choqué ?
Délicieusement coquins, ces contes sont avant tout de petits tableaux où maris cocus mais contents, amants fins stratèges, filles naïves, ermites libidineux, prennent vie de manière cocasse et drôle.
Le style suranné mais tellement vivant de Jean de La Fontaine en fait tout le charme ; et ce libertinage plein d'humour nous parle car il fait écho à quelque chose de très français et d'intemporel : la gauloiserie.
Le succès du fabuliste a éclipsé l'oeuvre du conteur. Entre 1665 et 1674, Jean de La Fontaine a publié de nombreux contes dits "érotiques" ou même "grivois", sur lesquels une autre ombre pesait : celle de la censure.
Depuis le XVIIIe siècle où ils étaient un support de l'enseignement des jésuites, ces apologues ont été récités par les écoliers, donnant de La Fontaine l'image d'un innocent fabuliste. Or son oeuvre, loin de se réduire aux fables, est faite de comédies, poésies religieuses et livrets d'opéras, mais aussi de très nombreux contes, dont certains ne sont pas pour les enfants.
Publié entre 1665 et 1674, les Contes et nouvelles en vers, des récits licencieux, étaient lus dans les cabinets d'amateurs et célébrés à la ville, mais réprouvés par l'Église et condamnés par la cour.
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