Régie générale : Achil Bras / Régie Lumière : Bernard Revel / Ingénieur du son : Thomas Mirgaine Régie casques H.F : Geoffrey Dugas et Thomas Leblond / Logistique casques H.F : Camille Bulan
Production : Agathe Bioulès
Scénographie sonore : La Muse en Circuit – Centre national de création musicale
Informatique musicale : Thomas Mirgaine et Augustin Muller
Remerciements à Sinan Bökesoy – musique électronique et Sophie Agnel – piano
Élaboration du dispositif sonore : Camille Lézer, assisté de Pierre Brousses, Franck Gélie et Grégory Joubert
Crédit photos : Christophe Raynaud de Lage
Relations presse : Olivier Saksik Elektronlibre
Coproduction : Roland Auzet – Cie ActOpus / La Muse en Circuit – CNCM
Soutiens : CNC-DICREAM, SPEDIDAM, Ville de Paris et DRAC Île-de-France
Pièce pour 2 comédiennes et dispositif électroacoustique au casque
Bernard-Marie Koltès met en scène un dealer et son client. Deux femmes, étranges et étrangères, entraînées dans la violence du désir. Ne se dévoilant qu’à demi-mot, chacune est possédée par le besoin de prendre le pouvoir sur l’autre et de jouir de sa défaite. Elles n’ont pour seules armes que l’espace à occuper, la parole et le silence. L’intérieur de l’autre, qu’il s’agit d’obliger à se dévoiler, à se mettre à nu. En poussant son adversaire à désirer, c’est la mort symbolique de l’autre qu’elles poursuivent.
Lorsque cette transaction du désir est portée par deux femmes, le questionnement de la relation à l’autre offre un autre versant. Et avec les splendides et singulières Anne Alvaro et Audrey Bonnet, un versant vertigineux.
Avec ou sans les planches le théâtre doit reprendre.
Il y a urgence à ne pas laisser passer le temps.
Le temps ne passe pas. Il laisse des traces. C’est tout.
Juillet 2020, l’ensemble des théâtres et lieux artistiques peuvent difficilement recevoir du public.
Les règles sanitaires demandent de « patienter ».
Dans ce temps suspendu, la parole du poète doit reprendre, recouvrir les espaces intimes et collectifs de la cité, s’installer au cœur de la ville, dans ses quartiers au plus près des habitants, en gardant les distances physiques nécessaires. Il y a urgence à ne pas laisser passer le temps. D’ailleurs le temps ne passe pas. Il laisse des traces.
C’est tout ! Il racle et déboussole comme le confinement que nous avons vécu.
Avec Audrey Bonnet, Anne Alvaro et toute l’équipe de le compagnie Act-Opus, nous avons travaillé sur une tournée dans Paris de Dans la solitude des champs de coton de Bernard-Marie Koltès – spectacle au répertoire de la compagnie.
À partir du 25 juillet avec la Ville de Paris, La Muse en Circuit – Centre national de création musicale, le deal Koltésien se déroulera dans plusieurs espaces parisiens : sur le parvis de l’Institut du monde arabe, aux bords de Seine, au stade Didot (proche du Théâtre 14), sur l’esplanade de la BNF, autour des Plateaux Sauvages...
Paris, un soir, deux êtres, différents, où la question centrale du désir se joue. Un dialogue de deux solitudes enfermées par la question sous-jacente à tout échange : « Que me veux-tu ? ». Et d’obliger l’autre, par tous les moyens du discours, à se dévoiler, à répondre au manque fondamental, à cracher un peu de sa vérité…
Chacune entend parfaitement ce que l’autre dit ou veut dire et si elles n’y répondent pas, ce n’est pas parce qu’elles ne comprennent pas, mais parce qu’elles refusent de faire le cadeau à l’autre de l’intelligibilité de sa pensée – ou de son désir.
Paris, la ville, la nuit, Bernard-Marie Koltès, le deal, un casque par spectateur, la musique et cette nécessité absolue de retrouver le théâtre et la parole des poètes.
Roland Auzet