Nick Wheeldon
Combien de fois avons-nous eu la possibilité de voir éclore un musicien anglais exilé en France ? Au lieu de murir patiemment hors-sol et devenir le songwritter que l’on inviterait fort volontiers à tourner dans nos contrées, il est depuis 2012 sur les starting-blocks à Paris, enchainant les groupes et les albums à une vitesse folle. En chemin, le Sheffieldois s’est fait beaucoup d’amis.
Vous pourrez donc prendre humblement le train en marche avec ses trois derniers albums solos très remarqués dans l’hexagone. Vous découvrirez ainsi la tribu de talentueux musiciens qui l'entoure. De 39th and The Nortons, Os Noctambulos, Necessary Separation jusqu’à Sex Sux. En 2021, Le garçon avait démarré en fanfare avec sa première virée en solo: “Communication Problems”(2021) suivi de “Gift”(2022) et “Waiting For Piano To Fall”(2024) il y a quelques mois.
Aujourd’hui, on vous annonce « Make Art », son 4ème album. Une œuvre magistrale et imposante. Le projet a démarré avec le Julien Ledru, repéré par Nick lors d’un concert qu'il programme à la Pointe Lafayette (Paris). Quelques titres sont alors posés sur cassette, la guitare de Julien et la voix de Nick, qui avait, comme de coutume, déjà plusieurs morceaux d’avance dans son sac. Le tout démarre dans un style folk plus radical, fortement guidé par le fingerpicking classieux de Julien. La collaboration commence donc avec un morceau aussi beau que plombant intitulé « No God No master », enregistré sur un magnéto 8 pistes quelque part dans une chambre à Montreuil. Invitant à l'improviste le contrebassiste qui résidait juste en face.Thomas Carpentier s’invite également dans l’aventure pour poser les parties de violon.
Conditions d’enregistrement drastiques et rapides avec Paul Trigoulet à Lille – moins d’une semaine – l’émotion au galop comme toujours. Pour les afficionados de Nick Wheeldon, on retrouvera la même particularité: toujours cette même lumière vacillante et vive. Les titres s’enchainent: tunnels, impasses, dérives nocturnes. Les jours de soleil, les sentiers perdus, les sombres décors, tout cela gravé sur 4 faces de vinyle.
Seize titres qui déboulent, ne nous laissant pas d’autres choix que de se balader dans toutes les époques de notre courte vie. La grande faucheuse, l’amour, le printemps, les arbres solitaires, la trahison, les débuts prudents d’une histoire d’amour. Parfois, vous pourrez vous perdre dans quelques histoires à la Edgar Allan Poe. “Make Art” offre un terrain de jeu totalement décomplexé, varié, où le free jazz et la soul dansent ensemble. Des mélanges jusqu’alors inconnus chez Nick Wheeldon. Avec « Make Art », vous débarquez en pleine fête foraine psyché-folk. Les pistes musicales qui s’ouvrent devant Nick Wheeldon s’élargissent et risquent d’emporter même les plus lents et les plus réfractaires d’entre vous.
De la même manière qu'il aime s'entourer de musiciens venus de toute la France, Wheeldon a l'habitude de confier ses disques à de nombreux labels européens indépendants. Pour la cinquième fois, Le Pop Club Records est chargé de faire découvrir sa nouvelle musique au monde entier, après la sortie de Dômo Kômo's « Bugs » LP en 2020 et ses trois premiers albums solos. C'est avec grand plaisir que nous collaborons à nouveau avec un musicien qui, à notre humble avis, ne cesse de prouver qu'il est l'un des musiciens français les plus importants de notre époque, tout anglais qu'il soit.