Artiste d'origine espagnole, c'est à l'âge de quinze ans que Jose de Ribera décide de quitter sa famille et son pays, pour parfaire une formation de peintre en Italie.
En 1605 ou 1606, son choix se porte sur Rome. Il arrive dans une ville alors en pleine renaissance : l'Eglise catholique vient de riposter à la montée en puissance du protestantisme, la ville se relève du sac de Charles Quint, des papes réformateurs sont élus. Tout concourt à faire de cette ville un pôle d'attraction extraordinaire.
Même le départ précipité du peintre Caravage, en 1606, ne ternira pas cette splendeur retrouvée, loin s'en faut.
Que le jeune Ribera ait brièvement connu ou non ce géant de la peinture baroque, il n'en demeure pas moins qu'il subit de plein fouet son influence et se convertit durablement à son langage moderne.
C'est toutefois à Naples qu'il décide de voler de ses propres ailes. Ayant tout absorbé durant la période romaine, Ribera met son talent précoce au service des puissants de la ville, alors sous domination espagnole. Et c'est lui qui diffuse le caravagisme dans le sud de l'Italie, tout en l'adaptant au contexte local.
Naples est une ville-monde, qui vit sous la menace permanente d'une nouvelle éruption du Vésuve, du retour de la peste, des révoltes populaires : ainsi, reflétant la violence du contexte, Ribera assombrit davantage le caravagisme. Son pinceau cherche à dépeindre des modèles plus vrais encore que ceux du maître, qu'il agence au sein de compositions d'un ténébrisme prononcé.
Ribera livre ainsi, aussi bien en Italie qu'en Espagne, des tableaux d'une puissance inouïe, et d'une grande originalité, auxquels viendra puiser une jeune garde assoiffée de vérité et de nouveauté.
> Conférence en lien avec l'exposition du Petit Palais de Paris
