Constantin Brancusi, sculpteur d'origine roumaine ayant fait toute sa carrière en France, est aujourd'hui considéré comme l'un des pères de la sculpture moderne.
A sa mort, en 1957, il lègue son atelier et son contenu à l'Etat : il s'agit d'un véritable trésor, rendu accessible au public sur le parvis du Musée National d'Art Moderne.
Le Centre Pompidou va fermer ses portes en janvier 2025 pour une durée... indéterminée. L'atelier a donc été fermé, et les œuvres qui y étaient installées ont été rassemblées dans la superbe monographie qui est actuellement consacrée au sculpteur.
L'artiste n'avait étonnamment pas bénéficié d'une telle visibilité depuis 1995 !
Cette exposition met en regard des œuvres issues du noyau français, et des œuvres provenant des plus belles collections (publiques et privées) américaines et roumaines.
Elle confronte l'œuvre plastique tridimensionnelle à son image photographiée ou filmée (par Brancusi en personne).
Elle replace le processus créatif dans son contexte de gestation (l'atelier) et dans son réseau d'influences (l'art primitif, les artistes de son temps, la musique, l'art populaire roumain).
Elle fait prendre la mesure de tout ce qui sépare Auguste Rodin de la nouvelle génération de sculpteurs. Brancusi, se remémorant son mois de formation chez le maître en 1907, n'a-t-il pas dit : "rien ne pousse à l'ombre des grands arbres" ?
Les mots d'ordre de cette avant-garde : la taille directe, l'épure, les variations, la permutabilité, l'essence, le lien à la vie.
La conférence en ligne reprend le fil de l'exposition : il s'agit d'une occasion unique de voir ou revoir les œuvres de Brancusi, rassemblées ici en majesté.
En d'autres termes : l'apothéose avant l'absence...