L’œuvre de Marielle Macé, loin de se tenir à l’abri d’une tour d’ivoire, a l’ambition de nous équiper pour penser et percevoir autrement le monde qui nous entoure. Son dernier essai, Respire (éditions Verdier) est une invitation à considérer cette activité physiologique primordiale de la respiration comme un lieu de cohabitation avec le vivant dans toutes ses formes. « Car respirer n’est pas seulement maintenir son souffle, nourrir son organisme comme s’il vivait d’une petite vie séparée. C’est participer à ce qui existe et de ce qui existe ; prendre l’air (…), le laisser rentrer, poreux et nés troués comme nous le sommes tous ; et puis le rendre, expirer, le redonner changé au monde commun. Prendre part au vivre tout entier donc, y contribuer ».

 

Dépliant toutes les dimensions politiques, sociales, linguistiques, écologiques d’un souffle que l’on aurait bien tort de penser individuelle, elle donne de l’air à nos désirs d’une vie plus vaste.