MISE EN SCÈNE DE BRIGITTE BARILLEY
Peut-on fuir ce qui secoue notre monde ? Comment vivre alors ? Dans La Ville, un couple se confronte aux violences du monde, dans La Campagne, un autre couple tente d’y échapper. Une figure disruptive viendra ébranler chacun de ces couples qui, à l’image de la société, tente de se maintenir dans un statu quo vivable. Agissant comme un révélateur, une effraction, cette figure est une représentation de pulsions tout autant que l’émanation de questionnements sociétaux. Peurs, violence, guerre, manque, désir irriguent une chimie altérée des êtres, mimétique de celle de nos sociétés. L’écriture de Martin Crimp nous questionne dans une langue au scalpel à l’humour acéré. Il traite de sujets d’actualité, à travers une poésie, un humanisme et un humour que je tiens à faire entendre et qui m’attachent à son écriture. Sa particularité est d’aborder des questions sociétales et existentielles à partir d’un faisceau d’histoires empruntant à plusieurs registres: le thriller, le conte, le drame, le vaudeville, l’anticipation. Des registres familiers qui nous entraîne sans difficulté dans ses univers décalés. Son humour nous déroute vis-à-vis de l’objet dont nous rions, mais crée un espace de réflexion. Enfin Crimp, dans les deux textes rassemblés ne manque pas de mettre en abîme sa narration, ses personnages, la fiction à laquelle on assiste. Cette mise en abîme de l’auteur c’est aussi nous, questionnant l’histoire que nous nous racontons sur nos vies, sur notre capacité à exister dans ce monde. L’occasion pour chacun de redéfinir son identité, sa responsabilité, la place qu’il peut prendre.
DISTRIBUTION
Avec : Antoine Amblard, Antoine Doignon, France Ducateau, Caroline Piette, Alix Riemer
Lumières : Sean Seago
Video : Alex Mesnil
Son : Isabelle Surel
Traduits par Philippe Djian © L’ARCHE Éditeur