Dominique BOURG, philosophe, est professeur ordinaire à la Faculté des géosciences et de l'environnement de l’Université de Lausanne.
Il dirige avec Alain Papaux la collection "L'écologie en questions" et la publication en ligne http://lapenseeecologique.com aux Puf ; il est membre du comité scientifique de la revue VertigO.
Ses domaines de recherches sont notamment l'étude de la pensée écologique, les risques et le principe de précaution, l’économie circulaire et la démocratie écologique.
Officier de la Légion d’honneur et de l’Ordre national du mérite. Lauréat du prix du « Promeneur solitaire » (2003) et du prix Veolia de l’environnement (2015).
Vivre à l’Anthropocène : sur une planète mécanisée et minéralisée, ou régénérée et vivante?
Aujourd’hui, l’état des lieux de la planète légitime l’hypothèse du passage à une ère nouvelle, l’Anthropocène. Cette ère nouvelle crée deux récits concurrents, bien qu’asymétriques. D’un côté le récit néolibéral et transhumaniste de réaffirmation, quoique tronquée, du credo moderne, en matière d’arrachement à la nature et d’exaltation du pouvoir des techniques, de marché et de compétitivité, de conquêtes et de gigantisme, de sens unique de l’histoire, de dualismes modernes reconduits, etc. De l’autre un mouvement de réinscription dans la nature impulsé par les évolutions de la connaissance du vivant depuis Darwin et avec une accélération récente (éthologie, révolution de la biologie végétale), par l’anthropologie la plus récente, par l’affirmation des droits de la nature et d’une sensibilité nouvelle à la condition animale, sensibilité au milieu et à ses vertus, par une dynamique de dépassement des dualismes modernes, par le désir de petits collectifs, etc. Quels sont les ressorts de chacun de ces deux récits ? Quelles difficultés posent-ils ? Quels désirs d’avenir pour le moins contrastés recèlent-ils?