Modeste par ses dimensions et même son contenu musical, l’énergique Ouverture d’Orphée et Eurydice, le chef-d’œuvre de Gluck (1774), n’en possède pas moins cette indiscutable « odeur des planches » toujours réjouissante en début de concert. D’autant qu’avec Beethoven, on ne quittera pas tout à fait le fameux mythe. En effet, l’évocation d’Orphée réussissant à charmer les Furies a souvent été avancée comme « scénario poétique » de l’extraordinaire mouvement lent (Andante con moto) du Concerto pour piano n°4… Datée de juillet 1788, la Symphonie n°40 en sol mineur était vénérée des musiciens romantiques, et notamment de Schumann qui en parlait comme « une œuvre dont chaque note est de l’or pur, chaque partie, un trésor ». Cette partition, illustre entre toutes, et incontestablement la plus « romantique » de Mozart, n’est pas sans évoquer une certaine thématique donjuanesque. Le climat à la fois hédoniste et tourmenté qui la traverse s’y conjugue en effet avec une sorte de mélancolie corrosive, pouvant aller jusqu’à certains accès de morbidité dans le Finale. Ce qui n’épuise pas, il s’en faut, la grandeur et l’immense richesse de cette symphonie, ainsi que le démontrent la sublime méditation de l’Andante en mi bémol ou la rayonnante polyphonie du Menuet.
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