De son exploration de la Florence de Laurent le Magnifique, l’ensemble Céladon nous rapporte un florilège de frottole : mêlant poésie et musique avec une subtilité et une simplicité uniques, nimbées d’une douce mélancolie, ces chansons sont autant de témoignages d’une Renaissance au sommet de son art.
À la fin du XVe siècle, sous le règne de Laurent de Médicis, insatiable protecteur et promoteur des arts, la ville de Florence est le berceau de la Renaissance. Les formes poétiques se renouvellent, des instruments inattendus font leur apparition dans les ateliers des luthiers, une musique inédite voit le jour.
C’est notamment le cas du genre poético-musical de la frottola, qui perdurera pendant près d’un siècle. Évitant la complexité du contrepoint et cherchant au contraire une certaine simplicité rythmique, préfigurant le madrigal à venir, la frottola met en valeur des lignes mélodiques d’une grande élégance, parfois empreintes d’une douce mélancolie.
Emmené par le contre-ténor Paulin Bündgen, l’ensemble Céladon s’est adonné avec passion à un travail de recherche, d’expérimentation et d’improvisation bien dans l’esprit des musiciens du Quattrocento : accordant en orfèvres les timbres instrumentaux et vocaux, les musiciens nous immergent à leur suite dans ce répertoire d’une incroyable délicatesse, témoignage d’un art de vivre et d’un raffinement suprêmes. Avec ce bouquet de pièces semblant tout droit sorti du Printemps de Botticelli, à la lueur des bougies qui illumineront la cour du Musée Gadagne, l’ensemble Céladon célèbrera gaiement son premier quart de siècle.