Placé sous l’invocation d’Étienne Dolet, grand humaniste du XVIe siècle, traducteur et auteur du premier traité de traduction en français, ce prix vise à attirer l’attention du public de Sorbonne Université sur l’apport essentiel de la traduction à la culture et aux savoirs. Le jury a choisi de décerner cette année son Grand Prix à Anne Coldefy‑Faucard, traductrice du russe et éditrice chez Verdier, et son Prix Estudiantin à Aaron Lahmi, pour sa traduction de l’hébreu.
Programme :
- 17h30 remise du prix estudiantin Etienne-Dolet à Aaron Lahmi
- 18h remise du Grand prix Etienne-Dolet à Anne Coldefy-Faucard
Organisé par Michel Riaudel, Président du jury et Alessandra Ballotti, Secrétaire
du Prix, avec le soutien de la Direction des affaires culturelles de la Faculté des Lettres de Sorbonne Université.
- Anne Codelfy-Faucard -
Lauréate du Grand Prix Étienne Dolet 2023, Anne Coldefy-Faucard a consacré sa vie à faire connaître la littérature russe. Elle l'a enseignée à Sorbonne Université, l'a abondamment traduite et l'édite.
On lui doit par exemple, entre autres contributions majeures, une retraduction des Âmes mortes de Gogol, plus respectueuse de l’original dans son intégralité. Parmi de nombreuses traductions et retraductions d'auteurs classiques comme Dostoïevski, Tchekhov, figure aussi Soljenitsyne, et son monumental La Roue rouge, une sorte de Guerre et Paix du XXe siècle. Cette tâche a occupé Anne Coldefy-Faucard pendant une trentaine d’années avec quatre autres traducteurs, œuvrant autour de Claude Durand, et lui a valu de recevoir un prix de traduction des mains de Mme Soljenitsyne, à Moscou même, en décembre 2019. Dès 2005, Anne Coldefy-Faucard avait aussi traduit la future lauréate du Prix Nobel Svetlana Alexievitch (2015), en l’occurrence un essai documentaire intitulé Derniers Témoins pour les Presses de la Renaissance.
Riche d’une pratique sur laquelle elle a bâti une réflexion toute personnelle, Anne Coldefy-Faucard a également assuré la transmission de son expérience en animant des séminaires de traduction à Paris-Sorbonne et à l’université de Lausanne. Son rôle de « passeur » s’étend à l’édition puisqu’elle codirige les éditions de L’Inventaire, qu’elle a cofondées en 1993, et qu’elle est aussi responsable avec notre collègue Luba Jurgenson de la collection « Poustiaki » chez Verdier.
À travers l’attribution de son Grand Prix, c’est donc l’ensemble de ces inlassables contributions au travail de traduction, conçu dans sa plus ample extension, que le jury des prix Étienne Dolet a souhaité cette année récompenser.
- Aaron Lahmi -
Aaron Lahmi s’est engagé dans une licence de philosophie après un parcours de plusieurs années en sciences religieuses et rabbinat à l’international. Hébraïsant, également initié à l’arabe littéraire à l’INALCO, il termine actuellement un double Master (Histoire de la philosophie - LLCER Hébreu) à Sorbonne Université. Dans ce cadre, il a traduit plusieurs textes, dont le 1er chapitre du Guide des égarés de notre temps de N. Krochmal (Galicie, 1785-1840), qui lui a permis de gagner le prix estudiantin de traduction Etienne Dolet.