« La lune se lève sur l’infini, doucement, parant la nuit, telle une magnifique jeune fille qui s’apprête et s’embellit d’un air rêveur »
Le son du violoncelle est associé aux toutes premières émotions musicales du compositeur Heitor Villa-Lobos (1887-1959), dont le père jouait de cet instrument en amateur. Des extraits de ses Bachianas brasileiras sont mises en regard d’œuvres plus anciennes, dont certaines de l’époque baroque si chère au musicien brésilien. Les diverses pièces de ce programme forment par ailleurs un cycle traversé d’interrogations douloureuses et de visions plus douces, à l’instar de ce calme absolu du matin nous enrobant de sa lumière (Morgen, R. Strauss). Au cœur de ce cheminement, la Dança de la Bachiana brasileira n° 5 nous prend à partie : que sont les souvenirs, que deviennent les sentiments humains sans l’instrument pour les chanter, sans la musique ? Les êtres sensibles peuvent vite se sentir rattrapés par le doute ou l’inquiétude, sans pour autant que soit remise en cause la beauté du monde, de l’aube au crépuscule ; éveillés ou plongés dans le sommeil, ils se laissent alors envoûter par la puissance de la nuit. Chansons, lieder, madrigaux, danses de Roland de Lassus, Claudio Monteverdi, Heitor Villa-Lobos, Richard Strauss, etc.
Judith Fa, soprano
Julien Barre, Arnold Bretagne, Nicolas Fritot, Jean-Lou Loger, Lucile Perrin, Gesine Queyras, Antoine Touche, Cécile Verolles, violoncelles