Fleur poursuit sa démarche artistique qui est de danser ce qu'il est difficile de dire. Explorer la différence...
Dans "Sol froid et sensation du mal" créé en 2020, elle danse, seule, l'indicible : le viol.
Songeries aborde le handicap physique et psychique. Cependant à aucun moment le handicap n'est explicité. La différence vécue dans le corps est suggérée, par le texte, par la chorégraphie, par le théâtre.
C'est un dialogue entre deux êtres qui s'aiment et se soutiennent. Un dialogue qui est aussi un cri, celui de corps empêchés, des corps qui deviennent des prisons, objets de tous les regards.
Elle explore les sensations qui sauvent lorsque le corps décline : celle d'une main que l'on étreint, celle d'une voix chère qui se livre au milieu de la nuit.
Songeries parle du désir de fuite mais aussi de rester. Abîmés, ni elle, ni lui ne se lâchent pourtant la main.
L'artiste biarrote en a imaginé le texte, la mise en scène et la chorégraphie et partage la scène avec Gilles Dias.
Remarqué, son premier spectacle de danse-théâtre, "Sol Froid et sensation du mal", qui parle de la reconstruction psychologique après avoir subi un viol continue de tourner. Cette fois, Fleur Rabas, qui explique côtoyer régulièrement "dans le cadre de (son) travail de comédienne enseignante des jeunes en situation de handicap" a voulu explorer la question de la différence. (Sud Ouest).
La pièce dessine le dialogue intime et tendre entre deux êtres qui s'aiment et se soutiennent, une mère et son fils. Gilles Dias qui pratique l'art du clown, joue le rôle de l'enfant qui a grandi et songe au parcours de sa mère qui n'est plus. Une mère qui s'est battue avec les incompréhensibles diagnostics médicaux, s'est abîmée de solitude pour que lui ne se sente jamais seul.
"Songeries" se veut une exploration du désir de fuite mais aussi celui de rester.
Ni elle, ni lui ne se lâchent pourtant la main.