L’exposition “Stratoscopie”, réalisée par les étudiant·es du Master 1 en Arts et Création Numérique, propose un regard réactualisé sur le fort d’entrecasteaux, pluriel d’approches sémantiques et artistiques.
Ce fort, monument historique façonné de pierres, symbole d’autorité, d’ordre et de contrôle, semble appartenir à un registre passé. Cette imposante pierre, inorganique, résonne étonnamment avec les matériaux minéraux extraits aujourd’hui pour la fabrication des ordinateurs, eux aussi en apparence, des entités froides et dénuée d’histoire. Cependant, lorsque l’on incise le cœur de ces matières, une identité particulière se révèle, imaginée ici par plusieurs strates.
La plus visible et imposante de ces strates, nous ramène à la problématique de la surveillance, notamment étendue aujourd’hui par l’usage des caméras, intégrée à tous les aspects de notre quotidien.
En concentrant nos regards sur l’interface entre le visible et l’invisible, c’est cette couche de terre qui nous interpelle face l’emprunte écologique en unissant passé et présent. On constate qu’elle résonne encore à l’écran d’un ordinateur, une interface qui, nous lie entre deux mondes, connecté dans un jeu de cache-cache.
La troisième strate, sous terre et en manque d’air, réanime la mémoire des oublié·es qui se trouvaient alors enfouies, par une stratégie d’effacement.
Comme il existe différentes strates au langage numérique, du binaire au littéraire, le fort révèle une identité hybride, qui semblerait bien plus liée à notre quotidien et aux problématiques qui y sont associées qu’il n’apparaît de prime abord.