Jean-Pierre Siméon écrit ce texte théâtral en 1991 à Saïda au Liban. Stabat Mater Furiosa qui peut se traduire ainsi : « La mère se tenait là, ivre de fureur ». Cette femme lutte. Elle ne pleure pas. Elle se dresse, prête pour un nouveau combat. Elle a déjà choisi ses armes : la parole. Une voix perce et ajoute sa nuance aux fréquences de la machine. Une mère s’est dressée face à l’homme de guerre, fut-il son fils, son père ou son amant.
Une lutte s’engage. Dans cette lutte s’opposent intrinsèquement la voix d’un acteur et la musique électronique d’un créateur sonore, tous deux présents sur un espace qu’ils investissent.
Tantôt un duel, tantôt une étreinte. L’idée que la machine serait au service de l’humanité, le seconderait dans ses tâches, sans l’asservir à celles-ci, est un vieux rêve, un espoir usé. D’autant plus lorsque la machine sert la tentative de l’homme d’exterminer son prochain. Sur ce thème inusable de la guerre, une voix nouvelle, une voix de femme s’impose sur les ruines de la prochaine guerre pour indiquer au peuple des faibles, des écartelés, la marche à suivre.