Un spectacle inspiré de la véritable histoire de Joséphine Bakhita (1869-1947), jeune femme soudanaise au parcours de libération hors-norme, RAVISSEMENT donne à voir une amitié qui se fait le berceau d'une renaissance humaine et spirituelle.
Zianigo, Vénétie. 1886.
Quand Bakhita rencontre Illuminato pour la première fois, elle ne le regarde même pas : elle garde les yeux baissés et les épaules rentrées, comme devant tous les hommes qu'elle croise depuis tant d'années.
Quand Illuminato rencontre Bakhita, il voit ce qu'il n'a jamais vu : une femme noire.
Et une esclave.
Quand Bakhita rencontre Illuminato pour la deuxième fois, elle ose lever les yeux. Car cette voix-là ne dit ni la colère, ni la violence, ni même l'autorité. Illuminato adresse la parole à cette jeune femme, plusieurs fois les mêmes mots, et il a l'impression de parler à un mur.
Il y aura une troisième rencontre, puis beaucoup d'autres: ces deux-là ont des choses à se dire, malgré la barrière de la langue et de la situation sociale, celle de la religion et celle de l'âge, et la barrière infranchissable qui s'élève entre leurs histoires respectives, car elle a traversé l'Afrique à pied, le désert à dos de chameau et la mer en paquebot, parmi tant de violence qu'elle ne saurait retourner sur ses pas, quand lui n'a jamais quitté la terre de ses parents. Non, vraiment, ils n'ont rien en commun.
Et pourtant ils vont se reconnaître frère et soeur.