Tonton David + Babakar Fall +Mc Sam (Reggae/Ragga)
David Grammont, dit Tonton David, naît le 12 octobre 1967 à la Réunion, île de l'Océan Indien. Très tôt, ses parents émigrent en métropole après un bref passage en Gambie puis au Sénégal. C'est entre le 15ème arrondissement de Paris, et la banlieue nord qu'il passe son enfance. Il déserte le toit familial à 14 ans et galère quelques années avant de rencontrer la musique à travers un voyage en Angleterre en 1987 où il découvre le milieu rastafari.
Passionné de reggae et de soul music, il joue avec des copains et écrit surtout beaucoup de textes. Lors de soirées qu'il organise dans des squats, il se révèle être un excellent "toaster" (équivalent du rappeur mais sur des rythmes reggae).
En 1990, il se fait remarquer lors d'un reportage TV sur le "Paris Black". Peu après, il signe chez Virgin. Sort alors son premier titre "Peuples du monde", sur la compilation de rap français "Rapattitudes". Ce titre est un gros succès et le 2 décembre 91, paraît "Le blues de la racaille". Réalisé à Londres, ce premier album reggae et raggamuffin aborde de nombreux autres styles musicaux tels que la soul, le gro kâ antillais ou la rumba zaïroise. En un album, Tonton David devient une personnalité auprès de la jeunesse grâce à ses hymnes ragga décontractés et à des textes abordant les sujets sensibles tels que le chômage, le racisme ou encore le mal de vivre.
Retour aux sources
Deux événements vont alors finir de convaincre Tonton David qu'il a trouvé sa voie, lui qui ne se considère pas comme un vrai musicien. En 91, il joue devant 12.000 personnes à la fête des Kafs de Saint-Denis de la Réunion, retour aux sources éminemment symbolique. Puis, l'année suivante, il est invité en Jamaïque au plus grand festival de reggae du genre, le Reggae Sunsplash de Kingston, où il chante et toaste avec succès devant un public de connaisseurs.
En 93, il jette les bases de son deuxième album en Dordogne, puis s'envole pour Memphis pour enregistrer treize titres définitivement reggae. Entouré cette fois de musiciens professionnels, Tonton David prend la production et la réalisation de son album en main. Il est aidé entre autres par Tyrone Downie, clavier de Bob Marley et des Wailers.
C'est en 94 que sort donc "Allez leur dire" et le premier simple "Sûr et certain". Moins agressif que dans le premier album, le reggae de Tonton David est devenu plus posé, plus sophistiqué, plus grand public. Avec ça et là des teintes de salsa et de soul. Ses textes sont également plus affûtés et plus matures. "Allez leur dire" atteint en quelques mois 350.000 exemplaires vendus.
En 1995, il obtient un énorme succès avec le titre "Chacun sa route", extrait de la bande originale du film "Un indien dans la ville". Et le 10 novembre de la même année, sort son troisième disque "Récidiviste" enregistré dans le studio de son pavillon de Champigny. Doté d'un son plus "live", les quatorze titres réunissent tous les poncifs d'une vraie production reggae : chœur féminin, section rythmique avec Paul Kestick, meilleur batteur jamaïcain du moment, grosse basse et orgue Hammond. Le premier simple extrait de l'album, "Pour tout le monde pareil", est suivi d'un duo avec le chanteur de raï Cheb Mami, "Fugitifs".
Une tournée s'ensuit qui fait escale en avril 1996 au Printemps de Bourges pour le vingtième anniversaire du festival.
Le 4 octobre 97, Tonton David est invité avec Doc Gynéco par Julien Clerc pour interpréter une version ragga de "Mélissa" à l'occasion des 50 ans de son compositeur.
Diversion
Depuis le studio qu'il a aménagé au fond de sa cour, Tonton David procède à quelques essais : il produit l'album du groupe Welcome et une compilation reggae/ragga "Sans limite". Le but est de trouver un son nouveau qui ne soit pas une pale copie du son made in Jamaïca. "Faut qu'ça arrête" est l'album personnel de Tonton David qui inaugure cette nouvelle façon de travailler. Le Haïtien Papa Jube est le nouvel homme fort de cet opus sorti en février 99 : les programmations sur ordinateur ont un peu remplacé les instruments traditionnels, donnant ainsi des ambiances plutôt futuristes et vaguement inquiétantes. Le premier simple extrait de l'album s'intitule "Faire face" : "Faire face/prendre les problèmes de fond/Assumer comme un grand garçon", voilà les nouvelles dispositions que le trentenaire Tonton David semble avoir prises.
La carrière du chanteur est désormais assez discrète. La sortie de son album "Viens" en 2000 ne connaît pas le retentissement du passé. Au printemps, il tourne à travers la France.
Toujours "la gagne"
Tonton David quitte Paris et part s’installer à la campagne ou il
prépare un cinquième album. Entre temps, les rappeurs d’Intouchables lui demandent d’enregistrer avec eux, la chanson "La Gagne". Le morceau sort en février 2005 et, coup de chance, c’est un succès. Il retarde alors la sortie de son propre album "Babelou" à l’automne 2005 pour y inclure le tube.
Ce cinquième album comporte des chansons de reggae hip hop donc, de roots bien sûr, mais aussi de dancehall, une sorte de reggae digital surboosté. Et le simple "Histoire de respect" scelle le retour de Tonton David sur le devant d’une scène qu’il avait contribué à forger voilà quinze ans.