Pour sa première exposition monographique en France, La Citadelle – Centre d’art & Musées de Villefranche-sur-Mer – invite Emilija Škarnulytė, artiste visuelle et vidéaste née en 1987 en Lituanie, à prendre possession des lieux en explorant le lien métaphorique entre ciel et mer, après une Résidence
débutée en 2023.
Škarnulytė thématise de façon à la fois puissante et novatrice les structures invisibles qui façonnent la vie sur la terre, du cosmique au géologique, de l’écologique au politique. Ses recherches ont débuté dans les mers froides de l’Europe du Nord, et c’est seulement récemment qu’elle a commencé à aborder et à plonger dans l’imaginaire méditerranéen, pendant ses séjours à Naples, à Gênes puis à Villefranche-sur- Mer.
Au centre de son travail se trouvent la mer et la dimension performative qui en découle, avec à la figure de la divinité Tethys, que l’artiste, en dialogue avec les commissaires, a décidé de faire rayonner ses investigations.
Invitée à plusieurs reprises en résidence d’exploration par La Citadelle, cet artiste nomade a pu découvrir l’exceptionnelle réserve naturelle sous-marine de la de rade de Villefranche-sur-Mer, et son écosystème hors du commun. Elle a, par la suite, pu collaborer avec les chercheurs de l’Institut de La Mer (IMEV), laboratoire scientifique établi à Villefranche, et s’est également associée aux chercheurs de l’Observatoire astronomique de la Côte d’Azur.
De ces rencontres et échanges est née une œuvre vidéo qui sera présentée en dialogue avec une sélection d’autres pièces de l’artiste dans des espaces inédits de La Citadelle.
Le projet est organisé dans le cadrede la Saison de la Lituanie en France 2024.
2 - Menton, ville-jardin à la frontière de l’Italie, rend hommage à plusieurs générations d’artistes et de designers qui depuis les années 1980 s’intéressent à la flore aussi bien dans sa dimension ornementale qu’organique.
À travers une scénographie écoresponsable basée sur la réappropriation de modules préexistants, cette exposition collective présente des œuvres réalisées par douze artistes au Centre international de recherche sur le verre et les arts plastiques de Marseille, le Cirva.
Inspirée par La Vie des plantes, ouvrage manifeste du philosophe Emanuele Coccia, la galerie des musées du Palais de l’Europe présente une sélection d’œuvres issues de la collection du Cirva qui s’inspirent du monde végétal.
On y découvre comment la vie et le processus de croissance des végétaux nourrissent les méthodes de travail des artistes.
Le verre utilisé pour leur création s’apparente naturel-lement à une matière vivante, vibrante, préalablement mouvante. Issu d’une alchimie mêlant sable (silice), feu et eau captant le mouvement respiratoire du souffleur, l’art du verre donne vie à une forme originelle, visqueuse puis solide, transparente ou colorée. Telle une plante sa création éruptive est issue d’éléments naturels, terre-feu-air-eau, sève d’élégance, sublimée par la lumière, matérialisant « le souffle du monde », au cœur de la pensée du philosophe italien. Le parcours est ponctué de réflexions à croisée entre biologie, design, artisanat et création contemporaine autour de notions telles que le souffle, la germination des graines, la photosynthèse, la greffe et la floraison.
Parmi les artistes sélectionnés on retrouvera des figures majeures du design radical italien (Andrea Branzi, Ettore Sottsass) de l’arte povera (Giuseppe Penone) ou encore du design contemporain (Gregory Granados et le duo Claire + Léa, formé par Claire Pondard et Léa Pereyre).
Les œuvres présentées cristallisent l’intelligence sensible des artistes. Elles forment un répertoire d’intuitions qui trouvent un écho dans la publication de l’ouvrage de Coccia en 2016.
À travers cette exposition poétique, conçue telle un jardin de verre au fil d’une « météorologie de la pensée », l’intelligence de la plante se conjugue avec l’intelligence de la main. Le biomorphisme des œuvres renvoie à notre appartenance universelle au monde végétal, dans lequel l’artiste puise des signes, miroirs des contingences du hasard. Au théâtre des plantes, le souffleur discret guide l’artiste à la naissance d’un art vivant.