"J’aime questionner la beauté, l’esthétique. J’ai à coeur de réemployer l’existant, de le transposer dans une continuité logique et durable, afin que son passif ne s’efface pas au profit de son nouveau rôle. J’aime que les détails et les déviances des éléments soient au service de mon propos, dévoilant son histoire et un esthétisme interrogateur. J’aime les anecdotes visuelles : je suis fascinée par le vécu, charmée par les cicatrices qu’il offre, et la verve de leurs jolies lignes prenant la forme « de trace, d’empreinte ». ( Par « cicatrice », j’entends aussi bien la coupure nette, qui, amène un changement radical, autant que le remodelage promettant une continuité.) J’aime le détournement. L’idée est de tendre vers une forme de beauté déviante. La cicatrice est une signature, un marquage identitaire et passif. En intégrant le contexte écologique et social, j’aimerai pointer l’impact sur la mémoire collective et l’imaginaire général. J’ai en tête d’en employer les attributs pour créer des oeuvres uniques, pour troubler le beau conventionnel.
Aussi longtemps que je me souvienne, je me suis toujours délectée des fruits de mon imagination. Planquée derrière mes lunettes, je dessinais tout le temps. De mes carnets de coloriages aux murs de ma chambre, dans la marge de mes cahiers d'école jusqu'aux morceaux de tissus et de papiers durant mes études parisiennes de design de mode, mes crayons ne m'ont jamais quittée.
Désireuse de travailler sur des projets personnels, afin que le fond autant que la forme de l’oeuvre soient miens, je m’essaye à quelques recherches.
Voici ce qui en résulte. Une humble exposition qui va mettre en lumière quelques travaux anciens, où vous trouverez majoritairement des encres, composés d’illustrations jeunesses, de projet BD, et d’autoportraits. Puis, des expérimentations plus récentes seront présentées avec des gouaches et des encres, échantillonnant notre jolie région et questionnant la trace qu’on y laisse.
Je suis Pauline Gutierez, artiste-illustratrice depuis 36 ans (de vie). En ce moment, je sévis majoritairement entre le Nord des Landes et la région Bordelaise, au gré des commandes. Je continue mes pérégrinations artistiques allant de fresques murales en tableaux miniatures. Je n'ai de frontière que celle de mon imaginaire. C'est justement ce dernier qui donne tant de directions à mon interprétation."