Prolifique et inventive, l’œuvre de Gilles Barbier se caractérise par la très grande diversité de ses formes (photo, vidéo, peinture, sculpture, dessin), par la variété des sources et des références dans lequel elle puise (science-fiction, bande dessinée, cinéma, philosophie…) et par les correspondances qui l’irriguent, reflet des obsessions de l’artiste.
Le refus de tout programme préétabli est au cœur de ses préoccupations : ne pas imposer un point de vue, une autorité au public, montrer que les choix humains, qui sont aussi ceux de l’artiste, peuvent être instables et incohérents et suivre simultanément des trajectoires multiples de pensée et d’activité, formant ainsi une résistance à toute forme de pression sociale ou politique. Paradoxalement, il commence, dès ses débuts, à copier les pages d’un dictionnaire – petit Larousse illustré de 1966 – représentant à la gouache les illustrations, et à la plume les mots. Œuvre fleuve, elle ponctue son travail – sa vie – depuis 37 ans.