Dans cette contribution, l’intervenant rendra compte de la polarité qui habite la tradition chinoise entre confucianisme et taoïsme au sujet du rapport à la nature et à la vulnérabilité de cette dernière. Pour les confucéens, les médiations de la culture sont essentielles pour devenir pleinement humain, c’est à dire être capable de gérer des interactions sociales, puis par suite, d’assumer son rôle d’humain au milieu du vivant. C’est une tache de gouvernement (voire d’intendance) que l’être humain est invité à endosser au travers de la prise en compte de la vulnérabilité de la nature d’abord, puis des autres humains ensuite. Du coté taoïste, les médiations de la culture sont perçues de manière plus négative : elles déforment ce que chaque vivant porte d’unique, et viennent voiler le rapport au vulnérable que chaque être humain peut découvrir en soi. Cette reconnaissance du vulnérable permet d’entrer dans un processus où l’être humain rejoint le dynamisme de la nature. Cette présentation terminera en évoquant la résurgence et la reconstruction des traditions évoquées de nos jours, phénomène qui montre la force des Classiques confucéens et taoïstes qui font entrer leurs lecteurs-disciples dans un processus d’humanisation (ren仁), i.e., de reconnaissance que personne ne se donne la vie à soi-même, et que nous sommes tous des êtres vulnérables et corrélatifs.